Pour faciliter l’accès aux produits locaux et biologiques, plusieurs organismes ont mis sur pied des systèmes de distribution de « paniers bios » livrés tout près de chez vous. Mais qui sont ces mains qui récoltent nos fruits et légumes frais ? Rencontre avec Philippe et Maxime de la ferme La Bourrasque.
Chaque semaine, nos deux fermiers et leur petite équipe viennent installer leurs immenses contenants de légumes colorés dans les marchés. Les produits de leur récolte peuvent être achetés à l’unité lors de cette petite escale, mais plusieurs de leurs clients sont des abonnés des paniers bios du réseau des fermiers de famille d’Équiterre.
C’est après une expérience de WWOOFing ( « World-Wide Opportunities on Organic Farms » ou « opportunités de travail sur des fermes biologiques ») que les deux jeunes hommes ont la piqûre. La famille de Philippe étant dans le milieu fermier, le duo a d’abord loué puis acheté une parcelle de terre avant de s’installer définitivement dans le village de Saint-Nazaire d’Acton. Pour eux, opter pour l’agriculture biologique allait de soi.
On s’en doute, démarrer un projet de ferme biologique comporte des défis. En choisissant le bio, les deux jeunes hommes s’exposaient déjà à une certaine curiosité de la part des autres fermiers installés à proximité. Dans le milieu maraîcher québécois en général, l’agriculture biologique semble encore un peu excentrique pour les fermiers qui ont une approche plus conventionnelle.
Une ferme d’agriculture biologique, c’est aussi une série de défis techniques. En effet, Équiterre, qui gère le réseau de fermiers bios dont fait partie la Bourrasque, reconnaît les fermes bios « par la rotation des cultures, par l’utilisation quasi systématique des engrais verts et par l’utilisation de pesticides d’origine naturelle (donc sans avoir recours aux pesticides et engrais chimiques) ». Maxime explique qu’il faut donc être créatif pour protéger les cultures tout en protégeant l’environnement: pièges, filets, insectes prédateurs qui vont manger les insectes nuisibles. On ne manque pas d’idées. À l’occasion, mais le moins souvent possible, nos fermiers doivent utiliser des biopesticides (non chimiques) pour éviter des contaminations et maladies fongiques.
Philippe et Maxime rencontrent aussi des défis sur le plan financier. Comme on utilise les bonnes vieilles méthodes manuelles, la production est plus petite. Toutefois, il est plus intéressant pour nos fermiers d’avoir une plus petite clientèle qu’ils connaissent et rencontrent en personne que de produire massivement pour remplir les étagères d’épicerie.
En tant qu’abonné des paniers bios, on apprécie le fait d’économiser sur le prix des aliments biologiques et d’encourager les fermes locales. Et qu’est-ce que cela apporte à nos fermiers de famille? Quels sont leurs avantages à nous livrer chaque semaine nos fruits et légumes?
« Le concept des paniers bios, c’est révolutionnaire, explique Maxime, ça nous permet de ne pas nous endetter en empruntant à la banque. En passant par un prêt bancaire, il faut ensuite vendre beaucoup et utiliser tous les moyens possibles pour rembourser. » Dans le cas des paniers, ce sont les clients qui financent directement la production. Cela permet plus de qualité, plus de la diversité, bref nos fermiers peuvent offrir plus aux clients. Et disons-le, la livraison des paniers, c’est aussi le plaisir de rencontrer et discuter avec les gens qui vont déguster les légumes, échanger des recettes et des astuces.
Et vous, avez-vous votre fermier de famille ?
Laisser un commentaire